La micronutrition

La médecine anti-âge est avant tout préventive et fait suite à un constat : alors que l’espérance de vie de la population ne cesse de croitre, à quoi bon traverser les décennies si notre corps ne suit pas ? Cette explosion de l’espérance de vie se prépare en amont, grâce à une médecine préventive plutôt que curative qui s’adresse à tout le monde. La micronutrition nous permet d’avancer dans l’âge de façon saine et équilibrée en évitant un maximum d’embuches en cours de route. Vous vous sentez concernés? Vous souhaitez aider votre corps à mieux respecter son équilibre naturel? Beaucoup de réponses se trouvent dans cet article

La micronutrition anti-âge

Un régime alimentaire orienté anti-âge vous permettra avant tout d’éviter les principales cause d’un vieillissement pathologique. Il suffit de respecter certains principes, indispensables au bon équilibre de l’organisme, tels que :

 

– Dépister une éventuelle perméabilité intestinale, véritable pourvoyeuse d’intolérances alimentaires qui se traduisent notamment par des troubles digestifs intenses et particulièrement gênants, souvent étiquetés à tort « syndrome du côlon irritable »

 

– S’orienter vers une alimentation anti-inflammatoire , plutôt qu’une alimentation pro-inflammatoire

 

– Réequilibrer son microbiote, qui est souvent perturbé (entre autres) par l’ingestion répétée d’antibiotiques, souvent depuis la plus tendre enfance, qui déséquilibrent la flore intestinale

 

– S’orienter vers une alimentation anti-oxydante et anti-cancer

 

– Mettre en évidence les carences en vitamines et oligo-éléments et les supplémenter

Le rôle majeur du tube digestif

Le tube digestif joue un rôle majeur pour notre organisme : c’est à lui qu’incombe la lourde tâche d’absorber, en permanence, les nutriments issus de nos repas et grignotages quotidiens. Comprendre son fonctionnement permet de mieux appréhender les dangers auxquels il est régulièrement exposé

Le rôle de l’estomac est de découper grossièrement les aliments en nutriments grâce à l’acidité du suc gastrique. Cette découpe se fera de plus en plus finement, notament grâce à l’action des sucs pancréatiques lors du passage de ces aliments dans le duodénum, jusqu’à ce que les nutriments soient individualisés en acides aminés qui seront assimilés au fur et à mesure de leur progression dans le tube digestif et passeront directement à travers la barrière des entérocytes pour aller dans la circulation sanguine

 

Lorsque cette découpe est incomplète, les aliments qui tentent de passer la barrière intestinale sont reconnus comme des « agresseurs » qui activent le système immunitaire en produisant de manière inappropriée des anticorps dirigés contre ces nutriments et qui sont à la base des phénomènes d’intolérances alimentaires.

 

Pour comprendre ce phénomène, il faut comparer chaque aliment ingéré à un collier de perles. Pour que la muqueuse du tube digestif puisse absorber chaque aliment sans se sentir agressée, il faut que chaque perle arrive de manière individuelle au niveau de l’intestin grêle. Si au contraire, ces derniers arrivent par « bloc de perles », ils seront perçus par le système immunitaire comme étant des « agresseurs » (ou des antigènes) et vont déclencher la production d’anticorps par le système immunitaire du tube digestif. Ces anticorps vont altérer la barrière intestinale et la rendre perméable aux autres « blocs de perles », majorant la réaction inflammatoire locale par la production de toujours plus d’anticorps dirigés contre les aliments mal digérés.

Cette activation du système immunitaire, qui est à la base des mécanismes d’intolérances alimentaires peut se traduire par :

 

– Un ballonnement digestif, des flatulences importantes

– Une sensation de pesanteur gastrique

– Une fatigue importante après les repas

 

La perméabilité intestinale peut être mise en évidence grâce à un bilan biologique adapté. Si elle est avérée, on préconisera le retrait des aliments en cause ainsi qu’une supplémentation à base de Glutamine afin de permettre une réparation efficace des cellules qui constituent la barrière intestinale

Un régime alimentaire riche en Oméga 3

Pour s’en rendre compte, il suffit simplement de s’intéresser à l’alimentation de nos voisins grecs et crétois. En effet, cette dernière est particulière : ils ne consomment que des produits laitiers à base de lait de chèvre ou de brebis, leurs assaisonnements sont essentiellement composés d’huile d’olive et leurs accompagnements de plats sont souvent faits à base de roquette, de mâche et de pourpier.

 

Ces aliments ont tous une seule chose en commun : ils sont riches en oméga 3.

 

Avec ce type de régime, on a constaté que les crétois avaient une mortalité cardio-vasculaire 50 fois moins importante qu’un Suédois ou un Allemand. En d’autres termes, plus un pays est proche de la Méditerranée, moins la mortalité cardio-vasculaire de ses habitants est élevée. Le taux de « bon cholestérol », celui qui est riche en oméga 3, est directement corrélé à cette diminution de mortalité cardio-vasculaire relevée chez les crétois.

Les principes d’une alimentation anti-inflammatoire

Les acides gras Oméga 3 ont donc des propriétés anti-inflammatoires contrairement aux Oméga 6 qui eux favorisent cette inflammation.

 

En terme de proportions, le rapport entre les acides gras Oméga 3 et les acides gras Oméga 6 (dosé par une prise de sang) doit être de 1 sur 4 pour être optimal (autrement dit, notre organisme doit contenir au mieux quatre fois plus de cholestérol riche en oméga 6 que de cholestérol riche en Oméga 3).

 

Chez un européen du nord, il est plutôt de 1/25, voire 1/30.

 

Il est ainsi essentiel de prendre conscience des nos mauvaises habitudes alimentaires qui soumettent notre organisme à une inflammation excessive, qui augmente fortement la mortalité cardio-vasculaire (infarctus, accidents vasculaires cérébraux), mais qui participe également à la survenue des cancers, des maladies inflammatoires et auto-immunes ainsi qu’à certaines maladies dégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.

 

Pour ces raisons, il est important d’intégrer au plus tôt les principales clés d’une alimentation anti-inflammatoire et éventuellement se supplémenter en Oméga 3 afin d’avoir le rapport idéal entre Oméga 3 et Oméga 6 qui circulant dans notre organisme

Stress oxydant et radicaux libres

Les concepts de stress oxydant et de radicaux libres, qui sont à la base du processus de vieillissement pathologique, sont essentiels pour comprendre les bases d’une alimentation riche en anti-oxydants.

 

Ainsi, le stress oxydant est le résultat d’une agression chimique dirigée contre nos cellules. Il est pourvoyeur des principales maladies inflammatoires et auto-immunes, il est également en grande partie responsable des dérèglements intra-cellulaires qui aboutissent à la survenue des cancers.

 

Les radicaux libres sont des déchets provenant soit de notre propre organisme, soit de notre environnement. Ces derniers vont mettre nos cellules en situation de stress oxydant.

 

Les radicaux libres endogènes (ceux qui sont produits par notre propre organisme) proviennent essentiellement des réponses inflammatoires induites par notre organisme.

Les radicaux libres exogènes (ceux qui sont induits par l’environnement) sont produits surtout lors de l’exposition aux UV du soleil, au tabac ou à la pollution.

 

La raison d’être des anti-oxydants est de contrer les effets néfastes qu’ont les radicaux libres sur nos cellules, et donc de limiter le stress oxydatif.
Il est ainsi conseillé de dépister les éventuelles carences en anti-oxydants, soit par un interrogatoire poussé de vos habitudes alimentaires, soit par un dosage sanguin précis de ces derniers afin de prendre conscience de cette carence et de se diriger vers une alimentation enrichie en anti-oxydants ou de prendre des compléments alimentaires qui en contiennent

 

Le microbiote

Le terme microbiote désigne notre flore microbienne intestinale.

 

Cette dernière est composée de plusieurs dizaines de milliards de bactéries réparties en plus de 400 espèces différentes. Certaines sont bénéfiques pour la digestion des nutriments ingérés, les plus connues étant Bifidobactéria et Lactobacilli. Ces dernières vont localement produire des antibiotiques naturellement protecteurs, en inhibant la production de toxines issues des mauvaises bactéries et en permettant de maintenir la perméabilité de la barrière intestinale.

A l’inverse, les « mauvaises bactéries » vont avoir des effets totalement contraires en participant notamment à l’inflammation locale et au syndrome de l’intestin poreux.

 

Notre microbiote peut facilement se retrouver en péril… Lorsque c’est le cas et que les « mauvaise bactéries » prennent le dessus, notre flore microbienne est dite déséquilibrée ou en état de dysbiose.

Il existe deux types de dysbioses :

 

– La dysbiose de putréfaction qui correspond à une mauvaise digestion des protéines. Elle se manifeste surtout par une lourdeur digestive, des crampes digestives, une constipation et des gazs malodorants.

 

– La dysbiose de fermentation qui correspond à une maldigestion des sucres et se manifeste également par des lourdeurs digestives, des ballonnements, gazs, des alternances diarrhées/constipation, etc.

 

Les déséquilibres du microbiote vont également souvent de pair avec les candidoses digestives chroniques, dont les symptômes vont souvent eux aussi dans le même sens que celui des dysbioses de fermentation.

 

Il a été démontré que 70 à 80% de la population mondiale est atteinte d’une candidose digestive chronique, dont la principale manifestation est l’attirance pour les aliments riches en sucre, dont les candida (champignons microscopiques) se nourrissent bien volontiers !

 

C’est la raison pour laquelle il est indispensable d’être en alerte d’éventuels signes de dysbiose et/ou de candidose digestive chronique qui peuvent être mis en évidence par des examens complémentaires spécifiques. Un traitement adapté peut être prescrit, le plus souvent une cure prolongée de probiotiques qui devra être renouvelée régulièrement, surtout en cas de prise répétée d’antibiotiques qui déséquilibrent gravement le microbiote, car ces derniers ne font pas la différence entre bonnes et mauvaises bactéries.